jeudi 12 juin 2008

Un dimanche de derrière les fagots


Ce dimanche premier juin 2008, toute la bande de l’Assos’ Bêche à Melle s’était donnée rendez-vous chez Emmanuel Roux, au Quaireux (St Léger), pour un journée festive autour du fournil. L’idée était de rassembler tout le monde pour préparer (et déguster !) diverses recettes à base de pâte à pain. L’occasion aussi de faire plus ample connaissance avec les lieux et avec notre hôte-boulanger. Un reportage de votre envoyé spécial.


Nous sommes conviés dès 9h pour assister à la confection de la pâte à pain mais il pleut et nos jeunes enfants nous ont presque laissé dormir jusqu’à 8h… Nous n’enfourchons donc nos vélos qu’à 10h, quand la pluie a cessé. La route est peuplée de limaces et de rameaux arrachés par l’orage de la fin de nuit. Ca ruisselle dru vers St Thibault et Pied Pouzin. Moral inversement proportionnel à l’humidité.

Au Quaireux, seule Virginie nous a précédés. Elle a assisté à la préparation de la pâte, bercée par le concert des grenouilles de la mare voisine. Après 11h, les arrivées se multiplient. Où installer les tables et les tréteaux ? Après deux allers et retours, nous abandonnons finalement la grange pour braver le ciel noir et privilégier l’espace devant le fournil, plus convivial. L’apéritif est servi sous les gouttes. Nous sommes une trentaine d’adultes et une dizaines d’enfants qui piétinent les zones boueuses de leur bottes en caoutchouc.


A partir de midi, c’est l’effervescence. Notre boulanger favori prend en main les opérations …et ses pâtons. Sous sa direction, cinq ou six d’entre nous jouent les marmitons. J’en suis. Une fois les pâtes étalées au rouleau par Isabelle, Manu empoigne sa pelle et nous garnissons la pizza posée dessus en un temps moyen de 1 min 27 s 42/100. Les dialogues donnent à peu près ceci :

« Vas-y, étale carrément la tomate à la louche ! »

« Est-ce qu’on met des lardons en plus du jambon ? »

« Y a de la crème fraîche à finir, j’y vais ? »

« Pas trop de fromage : il faut en faire aussi qui ne soient pas noyées sous le gruyère ! »

« Oh, de celle-là, j’en voudrais bien une part. »

Nous admirons le professionnalisme de Manu, qui gère son espace circulaire de four sans perdre de place ni de temps, faisant tourner ses deux plateaux, surveillant la cuisson échelonnée de toutes ces bonnes choses : pitas garnies de farci à l’oseille ou de rillettes de canard (pour l’apéritif), flamkuches alsaciennes puis pizzas.

Dehors, le soleil a paru. L’atmosphère se réchauffe et les palais aussi, au contact des pizzas brûlantes … ou des apéritifs de grand’mère. Les enfants abandonnent le tracteur en plastique et se rapprochent des tables. Chacun picore des petits bouts de parts dans les pizzas posées à même la table. Je quitte le fournil au bout d’un temps pour rejoindre mes enfants. Impossible de tout goûter, il n’y en a pas deux pareilles. Quelle quantité ai-je mangé ? Je ne sais pas… « Quand on aime, on ne compte pas », dit quelqu’un.

Après les pizzas viennent les tartes aux fraises, estampillées « Coutineau » : c’est Hugues qui les a ramassées avec amour et dans l’humidité pour nous ce matin et Liliane qui a malaxé la pâte brisée en arrivant ici.

Plus tard, quand Manu quitte enfin sa pelle et ses gants, le soleil chauffe. Une douce léthargie s’installe. Quelques jeunes parents restent attablées devant leur café, ils ne surveillent plus leurs enfants tout en terminant négligemment un crumble aux pommes. D’autres ont cherché une place à l’ombre du marronnier, un peu plus loin. Une réunion s’improvise autour de la table de jardin prêtée par Danielle, la maman de Manu. Sylvie, maraîchère depuis peu, est venue en voisine nous rendre visite et la discussion s’engage sur l’élaboration d’une éventuelle AMAP avec elle.

Dans l’après-midi, les départs s’échelonnent comme les arrivées. « Ne repartez pas sans un bout de pizza : il en reste ! » Une douzaine d’irréductibles Gaulois refusent de rompre le charme et prolongent ce moment par une balade digestive autour du Quaireux.


Je reviens au Quaireux vers 19h : on a oublié un sac de vêtements de rechange des enfants. Arrivé chez lui, Manu me demande : « Eh, on recommencera ? »


Pierre.

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